Social-green business : une nécessité pour le secteur privé et les investisseurs potentiels

Publié le par Thierry Téné

Vu d’Occident, le green business est l’ensemble des activités liées à l’environnement (eau, déchet, énergie, air, etc.) ainsi que l’ensemble des activités économiques qui contribuent à la préservation de l’environnement. Selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, on entend par emplois verts, l’ensemble des emplois dans le domaine de l’agriculture, l’industrie, les services et l’administration qui contribuent à la préservation ou au rétablissement de la qualité de l’environnement. En Afrique, du fait de la faible industrialisation, de l’importance du secteur agricole, de la nécessité du développement économique et du contexte sociale, nous devons adapter la notion aux réalités africaines et parler de social-green business et de green development. Nous définissons le « social-green business » comme l’ensemble des activités économiques, quelque soit le secteur d’activités, permettant le recours aux matériaux, techniques et énergies alternatifs pour la création de richesse tout en limitant l’impact sur l’environnement et avec de fortes retombées sociales et sociétales.  

 

La définition d’une stratégie de « social-green business » peut permettre de valoriser l’image de l’Afrique dans un contexte de lutte contre le changement climatique, d’accéder à de nouvelles sources de financement, d’attirer de nouveaux investisseurs, de mobiliser les entrepreneurs et de trouver de nouvelles opportunités de création d’entreprises et d’insertion professionnelle des jeunes. Dans tous les principaux secteurs économiques en Afrique, il est urgent de faire de la « contrainte environnementale » une opportunité pour le développement durable du continent. Pour gagner en efficacité et rendre cette politique opérationnelle, il est indispensable de former les cadres de l’administration publique, les responsables du secteur privé et les principales parties prenantes aux menaces du changement climatique et aux opportunités du social-green business. Etant plus flexible et réactif, le secteur privé peut être le moteur de l’impulsion du business vert en Afrique. La réduction des coûts de production, l’anticipation des risques et l’accès à de nouveaux marchés peuvent servir de socle à la mobilisation des opérateurs économiques qui sont plus pragmatiques.

 

Dans le domaine industriel, le green business peut se matérialiser par l’écologie industrielle et l’amélioration de l’efficacité énergétique grâce notamment aux variateurs électroniques de vitesse. Le secteur industriel en Afrique possède un gisement important d’économie d’énergie pour les moteurs électriques, les systèmes de ventilation, d’air comprimé et de production de froid. L’éco-conception des produits permet également de limiter la consommation de matières premières et de réduire les coûts. Dans le cadre par exemple d’une entreprise de production de bouteilles en plastique, la réduction de la taille du bouchon et du poids du produit est un gisement important de réduction de coût, de préservation de l’environnement et d’économie des matières premières. Avec la raréfaction du pétrole, le recyclage des bouteilles et la promotion des matériaux verts (bouteilles fabriquées à partir d’amidon de maïs, de manioc ou de fécules de pomme de terre par exemple) sont des initiatives à valoriser et à développer. La réalisation d’un Bilan Carbone® (évaluation des principaux postes de consommation d’énergie ramenés aux émissions de gaz à effet de serre) d’une industrie ou entreprise tertiaire (administration comprise) permet d’hiérarchiser les priorités du plan d’actions.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article