Pointe-Noire, Congo : Formation RSE et transformation structurelle de l’économie

Publié le par Thierry Téné

L’objectif du séminaire de formation sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises, organisé du 21 au 23 janvier à Pointe-Noire au Congo, par le cabinet Management et Développement Durable (M2D) et l’Institut Afrique RSE (IARSE) est de mettre à disposition des cadres et dirigeants congolais des outils et la méthodologie pour l’implémentation d’une démarche RSE.

 

Pour une meilleure efficacité du renforcement des capacités sur la RSE en Afrique, il est indispensable d’adapter le contenu de chaque formation au contexte. Ce qui permet aux entreprises de valoriser leur ancrage local (local content) tout en contribuant au développement durable du territoire.

 

Quelle est donc la spécificité du contexte congolais ?

 

Afin d’avoir une vision claire du pays, nous avons utilisé les dernières lunettes des Perspectives Economiques en Afrique (PEA). Il s’agit d’un rapport annuel édité par la Banque Africaine de Développement (BAD), le Centre de développement de l’OCDE, la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).  

 

Le zoom sur la République du Congo permet de mettre en exergue un pays fortement dépendant de l’or noir. Le pétrole représente 70 % du PIB nominal, 90 % des exportations totales et 80 % des recettes publiques totales. Avec ses 269 300 barils jour en 2012, le Congo est le cinquième producteur de pétrole en Afrique subsaharienne.

 

Cette domination du secteur pétrolier sur l’économie ferait oublier d’autres atouts naturels du pays. Les réserves de gaz sont estimées entre 1 700 et 2 600 milliards de mètres cubes, celles du fer à plus de 2 milliards de tonnes sans oublier le potentiel minier en phase d’exploration. Avec ses dix millions d’hectares de terres arables et son poumon écologique, le Congo pourrait devenir l’un des maillons de la double révolution verte (agricole et environnementale) en Afrique.

 

Des politiques publiques de RSE pour accélérer la transformation structurelle de l’économie congolaise

 

Très capitalistique et peu pourvoyeur d’emplois, la forte dépendance de l’économie congolaise au pétrole l’expose à de nombreux chocs internes et externes. En externe, la dépendance du prix du baril à la conjoncture mondiale et aux tensions géopolitiques ne permettent pas une planification économique à long terme tandis qu’en interne, la diversification de l’économie, la création d’emplois notamment pour les jeunes et les femmes et la gestion durable des ressources sont les enjeux principaux mais tributaires du secteur pétrolier.

 

La transformation structurelle de l’économie est donc la priorité des autorités congolaises. Ils s’appuient sur d’importantes recettes pétrolières issues de la flambée des cours de l’or noir soit 3 000 milliards de FCFA en 2011 (environ 4,58 milliards d’euros) épargnés à la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC). C’est donc sur fonds propres que le Gouvernement a lancé d’importants projets d’infrastructures (programme national des transports), quadruplé l’offre énergétique au cours des trois dernières et augmenté les dépenses pro-pauvres et de croissance.

 

 Cependant, comme le note les Perspectives Economiques pour l’Afrique, les principaux goulets d’étrangement de cette transformation structurelle de l’économie sont l’insuffisance d’infrastructures de qualité, la faible qualification de la main-d’œuvre disponible et un climat des affaires défavorable.

 

Dans le cadre de politiques publiques ambitieuses en matière de RSE, les entreprises pourraient soutenir et accompagner les efforts des autorités pour la transformation structurelle de l’économie. Les pétrolières d’abord. En mettant en œuvre une véritable stratégie de RSE en interne articulée autour des sept questions centrales. Les principales urgences seraient le développement d’une chaîne de valeur pétrolière au niveau local et l’accélération de la récupération des gaz torchés. D’autant que le Congo fait partie depuis juin 2012 du Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés. En plus de l’industrie pétrolière, c’est l’ensemble des acteurs de l’économie nationale qui pourraient jouer le jeu de la transformation structurelle.

Selon les PEA, afin de promouvoir la croissance et la transformation structurelle à partir des ressources naturelles, le gouvernement congolais entend intensifier ses efforts pour la construction d’infrastructures compétitives.

 

Il prévoit :

La mise en place, avec l’appui de certains pays émergents, des Zones Economiques Spéciales (ZES) et d’une agence de promotion des investissements pour développer les secteurs porteurs de l’économie

La création d’une banque de développement des PME

La création d’écoles et d’instituts spécialisés tournés vers les métiers et les besoins des secteurs à fort potentiel de croissance

La promotion de la transformation locale des ressources au moyen de subventions et d’incitations fiscales

L’accélération de la mise en œuvre du Plan d’action global pour l’amélioration du climat des affaires

 

Dans le cadre de partenariat public privé et dans une logique win – win des politiques publiques incitatives en matière de RSE permettraient la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes pour la réussite de cette transformation structurelle de l’économie congolaise.

 

Thierry Téné, Directeur de l’Institut Afrique RSE

 

Nos prochaines interventions :

21 au 23 janvier à l’hôtel AZUR, Pointe-Noire, Congo Formation sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises dans le contexte congolais

23 janvier à l’hôtel AZUR, Pointe-Noire, Congo Conférence sur les enjeux de la RSE pour les DRH

27 au 30 janvier à Rabat, Maroc Intervention lors de la deuxième édition des Journées Annuelles sur la Gouvernance en Afrique (JAGA) sur le thème « l’Afrique réinvente son économie ». Placées sous le Haut Patronage de sa Majesté le Roi Mohamed VI, les JAGA sont organisées par l’Alliance pour Refonder la Gouvernance en Afrique, en partenariat avec le Ministère Délégué auprès du Chef du Gouvernement Marocain chargé des Affaires Générales et de la Gouvernance, de la Mairie de Rabat, la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme, l’African Innovation Foundation et le Ministère Français des Affaires Etrangères

13 février, siège du GICAM, Douala, Cameroun Conférence – débat sur les enjeux de la RSE pour les DRH dans le contexte africain

26 et 27 février, Douala, Cameroun Formation sur la valorisation des déchets industriels : comment passer des contraintes environnementales aux opportunités économiques ?

5 et 6 mars, Grand Bassam, Côte d’Ivoire Formation sur les enjeux de la RSE pour les DRH dans le contexte africain organisée par l’Association des Professionnels des Ressources Humaines de Côte d’Ivoire (APRHCI)

26 et 27 mars, Douala, Cameroun Formation sur les achats éco-responsables et la RSE dans la chaîne d’approvisionnement dans le contexte africain

7 avril, Douala, Cameroun Conférence – débat sur la RSE et création de la valeur partagée dans le domaine de la santé au Cameroun : cas de la filière du médicament

16 et 17 avril, Douala, Cameroun Formation sur les contraintes et opportunités de la RSE pour les compagnies d’assurances dans le contexte africain

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