Kilimandjaro University, l’Afrique vise le sommet de la RSE

Publié le par Thierry Téné

Lors de la conférence de presse de lancement de l’Université Kilimandjaro le Pr. Gilles Etoundi, Directeur Adjoint de l’Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales (ESSEC), a indiqué que « la symbolique du Kilimandjaro, plus haut sommet d’Afrique, est d’amener les entreprises africaines au sommet de la RSE ».   

 

Cette formation certifiante des cadres et dirigeants sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) dans le contexte africain se tiendra du 16 au 21 octobre sur le campus de l’Université de Douala.

 

Avant l’ascension des 5 891,8 mètres d’altitude de cette montagne pour hisser le drapeau de la RSE à son point culminant, les parties prenantes ont besoin d’aptitudes pour une meilleure compréhension de la thématique et des modalités de mise en œuvre.  

 

La RSE étant une course de fond et non un sprint, pour améliorer sa performance, il faut de l’endurance. Pour franchir les obstacles qui mènent à la performance, il faut donc de la patience mais surtout des compétences.

 

Si l’Afrique veut et doit devenir une référence mondiale de la RSE le sous-bassement, comme dirait Ousseine Diallo, Secrétaire Général de la Fédération des Organisations Patronales de l’Afrique de l’Ouest (FOPAO), est le renforcement des capacités des cadres et dirigeants sur la RSE.

 

L’objectif du Kilimandjaro University est de favoriser l’émergence d’une génération de managers africains visionnaires en matière de RSE. Plusieurs pèlerins ont déjà pris leur bâton pour la mise en œuvre opérationnelle d’une RSE ambitieuse dans leur entreprise.

 

Certains ont d’ailleurs effectué le déplacement de Douala pour partager leurs expériences et visions. Le Dr Franck Eba, Directeur Développement Durable du groupe SIFCA (Côte d’Ivoire) sera une nouvelle fois encore très attendu.  

 

C’est également le cas pour Aziz Derj, Directeur de Projets Stratégiques, du Développement Durable, de l’Audit Interne et du Risk Management de COSUMAR (Maroc) qui ne compte plus les prix remportés sur la RSE. Ce n’est pas un hasard si il est Président de Kilimandjaro : réseau d’acteurs africains de la RSE

 

En plus de ses pionniers, l’Afrique devra compter également sur l’expertise des références internationales de la RSE. Patrick d’Humières, Président de l’Institut RSE Management n’est plus à présenter en France et mettra à contribution ses compétences pour le module implémentation de la démarche RSE ainsi que celui sur le local content, valeur partagée et réponses des attentes des parties prenantes.

 

C’est d’ailleurs sur cette thématique qu’interviendra également Martin Abega, ancien Secrétaire Exécutif du Groupement Inter-Patronal du Cameroun. Il apportera un éclairage sur « l’indigénisation » de la RSE.  

 

Plusieurs cadres et dirigeants africains présenteront leurs approches et partageront les bonnes pratiques sur les autres modules : Norme ISO 26000, coût de la non RSE et rentabilité économique de la RSE et enfin reporting, rapport et communication. Hélène Kenmegne, Chef du Département Communication Institutionnelle de la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun sera sans doute une participante de premier plan. Elle pense en effet que « la RSE offre une opportunité pour la transformation des entreprises africaines ».

 

Le Dr Christian Pout, Administrateur Délégué Général, Entreprises du Cameroun (E.CAM) expliquait dans un reportage que le respect des délais de paiement permettrait la création des centaines de milliers d’emplois. Tel est l’une des questions centrales de la RSE en Afrique. Son intervention sur le coût de la non RSE apportera un autre regard sur la gestion de l’entreprise.

 

Le retour d’expérience de Joseph Henri Bolamo, Responsable Qualité, Environnement et Développement Durable de CAMRAIL permettra de passer de la théorie à la pratique.  

 

Comment implémenter la RSE dans les PME et TPE ? Telle est l’une des problématiques de préoccupation majeure des acteurs internationaux de la RSE. Et si la solution venait d’Afrique ? Cette piste n’a pas encore été sérieusement creusée.

 

C’est une erreur car nous rencontrons de plus en plus de dirigeants de PME qui sont convaincus que la RSE est un outil stratégique indispensable au développement de leur entreprise.

 

C’est fort de ce constat que Nana Bouba, DG du groupe Azur a envoyé cinq (5) collaborateurs se former à l’Université Kilimandjaro.

 

Idris Nguepnang, Directeur Général de N SARL et Dr Gisèle Etame, Directrice Générale de GENEMARK et Présidente de l’Association Africaine des Industries du Médicament présenteront leurs initiatives et visions de la RSE avec les lunettes de gestionnaires de PME africaines.

 

Qu’elles soient grandes ou petites, les entreprises africaines pourraient subir la RSE et accélérer son implémentation. Plusieurs raisons ont déjà été évoquées. Mais l’une d’elles peut jouer le rôle de catalyseur. Il s’agit de l’engouement des jeunes africains pour la RSE. Au fil des formations dispensées dans les écoles et universités, nous sommes agréablement surpris du très fort engouement des jeunes pour la Responsabilité Sociétale des Entreprises.

 

Le Pr Etoundi indique à juste titre que « les jeunes demandent et en redemandent les cours sur la RSE ». Une amplification de ce phénomène aurait d’importantes répercussions sur les entreprises. 

 

Pour recruter et fidéliser les futurs cadres et dirigeants, répondre aux besoins de ces nouveaux « CONSOM’ ACTEURS » et non plus simplement des CONSOMMATEURS, les entreprises africaines pourront difficilement consolider leur Chiffre d’Affaires et conquérir d’autres parts marché si elles n’intègrent pas la RSE dans leur business modèle.

 

D’autant que du global au local, la pression des parties prenantes pour plus de RSE s’accentue.

 

L’Afrique n’est plus seulement la dernière frontière de l’économie, elle est probablement le lieu d’émergence et d’invention d’une économie plus durable et responsable.

 

 

Thierry Téné, Directeur de l’Institut Afrique RSE

 

Nos prochaines interventions :

16 au 21 octobre, ESSEC, Université de Douala, première session du Kilimandjaro University : l’Université Africaine de la RSE organisée par l’Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales (ESSEC), Kilimandjaro (réseau africain des acteurs de la RSE et du DD) et l’Institut Afrique RSE : Formation certifiante des cadres et dirigeants sur la mise en œuvre opérationnelle de la Responsabilité Sociétale des Entreprises dans le contexte africain

22 octobre, Délibération du Prix Orange pour l’entrepreneur social en Afrique

31 octobre, Douala, Réunion du Groupe de Travail sur la RSE du Groupement Inter-Patronal du Cameroun (GICAM)

6 au 8 novembre, Genève, participation à Intergovernmental Working Group of Experts on International Standards of Accounting and Reporting (ISAR) organisé par la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED)

13 et 14 novembre, Rabat, Conférence de Rabat pour le Développement Durable. Intervention sur la RSE dans une plénière animée par M. Said Mouline, Président de la Commission RSE de la Confédération Générale des Entreprises Marocaines (CGEM)

20 novembre, Yaoundé, Atelier technique secteur privé – secteur public sur le thème « RSE : levier de compétitivité et de performance des entreprises camerounaises face à la mondialisation »

20 au 22 novembre, Douala, intervention sur les opportunités de green business et d’investissement en Afrique lors de la première édition du Forum International de la Finance en Afrique Subsaharienne (FIFAS 2013)

27 et 28 novembre, Accra, troisième édition du forum international des pionniers de la Responsabilité Sociétale des Entreprises en Afrique organisée par the Ghana Employers’ Association, principale organisation patronale, et l’Institut Afrique RSE

5 et 6 décembre, Paris, intervention sur le green business et la RSE en Afrique lors du Green Growth and Sustainable Development organisé par l’OCDE

10 et 11 décembre, Luanda, atelier d’information et séminaire de formation sur la Responsabilité Sociétale des Entreprises en Angola. Consultant pour le Bureau International du Travail (BIT Afrique Centrale)

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